
Trois questions à
Guillaume Meurice
Guillaume Meurice, chroniqueur sur France Inter, est aussi le monsieur "Tuto" du portail VO!X, ma chorale interactive.
Qu'est-ce que le chant choral ?
Guillaume Meurice : Ce n’est pas vraiment mon domaine ! [rires] Mais l’équipe de Radio France a été rassurante : il fallait surtout un narrateur. Évidemment, j’ai pu ajouter deux ou trois plaisanteries et participer à la mise en scène, mais c’est tout. Je suis en revanche un peu musicien : avec un groupe d’amis, nous sommes en train de concevoir un spectacle musical satirique (qui sera présenté au Café de la Danse, j’en profite pour faire la promotion !). Je prends quelques cours de chant avec un ami qui travaille dans les comédies musicales, et je découvre en ce moment l’univers du chant. Je vais être très honnête : j’étais en maternelle pour ma première, seule et dernière expérience de chant choral sur scène…et j’en suis parti en pleurant !
Quelles sont les qualités du portail VO!X ?
Guillaume Meurice : Il serait délicat dans un projet comme celui-ci de diffuser des vidéos d’enfants qui chantent faux [rires] !
Il y a une phrase de Renaud que j’aime bien citer : « L’important n’est pas de chanter juste ou faux mais de chanter vrai. » Au-delà du bon mot, il est important que l’enfant s’exprime, que ce soit par le chant, la peinture ou l’écriture.
À mon époque (tant pis si ça fait vieux machin !), et pour évoquer un domaine plus proche de moi, je trouvais que le théâtre était très mal enseigné à l’école. Je me souviens de vieux livres illustrés avec des photographies de Gérard Philipe en costume d’époque. À quinze ans, cela ne nous donnait pas du tout envie de faire du théâtre. Bien plus tard, quand j’ai vraiment découvert la discipline, je me suis dit que nous pouvons réellement nous exprimer et inventer des choses : c’est l’école de la liberté. Je suis convaincu que c’est pareil pour le chant choral. Sur le moment, je m’étais fait la réflexion que les professeurs se faisaient peut-être plaisir avant de travailler sur ce qui convenait le mieux pour les enfants. Je reste certain qu’il devait y avoir dans les photographies de Gérard Philipe dans Lorenzaccio une référence rassurante pour les professeurs.
Aujourd’hui, une vraie recherche est faite pour trouver ce qui conviendrait le mieux aux enfants, pédagogiquement, à se développer et à s’épanouir.
Cela vous a-t-il donné d'enseigner ? Le théâtre par exemple ?
Guillaume Meurice : J’étais l’assistant d’un professeur au cours Florent. Après les trois années de classes, ce cours offre la possibilité de rester pour assister, et vraiment j’ai adoré ça. On peut être mauvais comédien, mauvais metteur en scène et très bon pédagogue. L’inverse est également vrai, évidemment. Au-delà de la transmission, il est passionnant d’apprendre à des êtres humains à devenir ce qu’ils vont être.
Propos recueillis par Christophe Dilys